31 mai 2009

Quand Obama honore une promesse électorale

photo AFP

Lors de la campagne présidentielle américaine, Barack Obama avait promis à sa femme Michelle de l'amener à Broadway pour la remercier de son soutien des dernières années। C'est ce qu'il a fait hier, ce qui a eu pour conséquence de faire jaser les républicains। Le problème, c'est qu'il a fait le voyage entre Washington et New-York dans un avion de l'armée américaine। Les républicains décrient donc ce voyage de couple, payé selon eux à même les caisses de l'État. Ils accusent donc le président de se divertir aux frais des contribuables américains.
Quand j'ai entendu cela à la radio ce matin, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un lien, peut-être un peu tordu, avec George Bush et sa guerre en Irak. Comment les républicains peuvent-ils accuser le président Obama de s'amuser avec l'argent des contribuables, quand ils ont déclenché une guerre qu'on peut aujourd'hui jugée comme inutile ? Parfois, en voyant George Bush en parler, il me faisait penser à un petit enfant qui s'amusait de créer une VRAIE guerre ... qui était si content de continuer ce que son père avait commencé des années auparavant. À côté des milliards dépensés depuis mars 2003, qu'est-ce qu'une escapade d'amoureux à Broadway. Je ne dis pas ici que c'est légitime de dépenser l'argent des contribuables à des fins personnelles quand on est le président des États-Unis. C'est vrai que la Maison Blanche devrait rendre public le montant déboursé pour ce voyage. Je dis simplement que les républicains devraient réfléchir avant d'accuser les Obama de dépenses inutiles.


Anaïs CHABOT

24 mai 2009

Une décision historique

Pour la première fois, une personne ayant commis un crime à l'étranger a été reconnu coupable devant une cour canadienne. En effet, le génocidaire rwandais Désiré Munyaneza a été déclaré coupable de crime de génocide, crime de guerre et crime de l’humanité. Le verdict historique est tombé le 22 mai dernier, en vertu de la Loi canadienne sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre qui est entrée en vigueur en 2000.

Munyaneza s’était réfugié au Canada suite à la fin du conflit au Rwanda en 1994. Il a été reconnu par des survivants du génocide, qui ont alerté les autorités. Arrêté en 2005 dans la région de Toronto, il subit son procès depuis 2007. Munyaneza a commis ses crimes dans la région de Butare, au sud du Rwanda. Il y aurait été un des dirigeants locaux des Interahamwe, une milice formée par les génocidaires hutus.

Reconnu coupable des sept chefs d’accusation retenus contre lui, Munyaneza connaîtra sa sentence en septembre. Il est passible de la condamnation à vie pour chacun de ces sept chefs.

Le juge de la Cour supérieure André Denis avait débuté le résumé de sa décision par cette très belle phrase : «Même si je me taisais, l'air, la terre et le vent hurleraient ce qui s'est passé au Rwanda.». En rendant cette décision historique, le juge Denis a donc ouvert la porte à d’autres procès de la sorte. Les criminels de guerre y repenseront à deux fois avant de se réfugié au Canada.

Anaïs Chabot

20 mai 2009

La caisse, entreprise citoyenne et investisseur responsable.

Photo: La Presse Canadienne /Ryan Remiorz
C’est le message que l’on retrouve sur la page d’accueil du site de la Caisse de dépôt। Honnêtement, à la vue de l’actualité, comment un service de communication peut encore laisser ce type de message figurer sur le site corporatif ?

Au début du mois, on apprenait que la moitié des 13 milliards de dollars investi dans le papier commercial était de série E, soit les placements les plus risqués sans aucune garantie. La plus importante caisse de retraite canadienne a donc investi les économies des citoyens sans aucun garantie de liquidité. Vous avez dit « entreprise citoyenne » ?

Hier, Henri-Paul Rousseau témoignait sous serment pour s’expliquer sur les pertes de 40 milliards de la caisse pendant sa présidence. L’ex-président a avoué avoir négligé la communication envers le public et les députés et avoir manqué aux problèmes liés à l’investissement dans le papier commercial. 2 regrets VS 40 milliards de perte en 2008. Vous avez dit « investisseur responsable » ?

La situation économique actuelle met à jour divers disfonctionnements des institutions financières. Mais pourquoi les messages corporatifs ne s’adaptent pas ? N’est pas la moindre des choses, envers les clients également victimes de ces disfonctionnements ?

Le temps ou l’on buvait les paroles du monsieur orange d’ING direct est révolu. J’espère que cette crise aura au moins un effet positif, la fin des discours trop lisses : « c’est votre intérêt qui compte », « chaque dollar rapporte un intérêt élevé et il y a aucun frais de service » ou pire encore « Vous devenez plus riche »…

Avis aux services marketing et aux services de communication, arrêtez de nous prendre pour des imbéciles et adaptez vos messages pour qu’ils soient un minimum crédible.

Camille Gaior

14 mai 2009

La triste de vie d'une opposante

Principale figure de l’opposition birmane, Aung San Suu Kyi, qui était assignée à résidence depuis 2003, a été transférée dans une prison birmane plus tôt aujourd’hui. Devenue un emblème du pacifisme depuis qu’elle a gagné le prix Nobel pour la paix en 1991 et elle est maintenant mondialement connue. Fille d’Aung San, qui avait négocié l’indépendance de la Birmanie dans les années 1940.
Aung San Suu Kyi quitte la Birmanie afin d'étudier en Grande-Bretagne où elle se marie. Elle vivra aussi quelque temps à New-York pour des fins professionnelles. Elle ne remettra les pieds en Birmanie qu'en 1988, afin d'être au chevet de sa mère gravement malade. C’est alors qu’elle décide de se lancer en politique, influencée notamment par les idées du Mahatma Gandi. Elle participe alors à la fondation de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND). En 1990, les élections organisées par la junte militaire ont lieu et c’est la LND qui remporte (très largement) le scrutin. Furieux, les militaires annulent donc les élections et Aung San Suu Kyi est en liberté provisoire, ce qui signifie qu’elle ne peut quitter le pays. En 1995, elle est libérée, mais on lui affirme que si elle quitte la Birmanie, elle ne pourra plus jamais y remettre les pieds. En 1997, alors que son mari est très malade, on refuse l’accès à ce dernier à la Birmanie et Aung San Suu Kyi ne peut sortir du pays. Elle ne reverra jamais son mari, qui meurt en 1999, ni ses enfants, installés en Angleterre. Elle est assignée à résidence depuis 2003 environ, et a fait depuis six ans de courts séjours en prison. La loi birmane autorise une détention de cinq ans maximum. Au bout de ces cinq années, le détenu doit avoir subi ou être sur le point de subir un procès. L’an dernier, les autorités birmanes ont marché sur des œufs puisque les cinq ans étaient écoulés et qu'Aung San Suu Kyi n'avait toujours pas été poursuivi.

Cette semaine, Aung San Suu Kyi a été accusée d’avoir hébergé illégalement un vétéran américain, qui se serait introduit dans sa maison bordée par un lac à la nage. Il s’y serait caché deux jours durant, ce qui a soulevé l’ire de la junte militaire, qui a décidé de transférer Aung San Suu Kyi dans une prison près de Rangoun. Les États-Unis, l'Europe et plusieurs autres pays dénoncent cette arrestation.

Les informations concernant la santé de Aung San Suu Kyi étaient déjà mauvaises au début du mois, la femme de 63 ans ayant été placée sous perfusion récemment, souffrant notamment de déshydratation.

Son procès s’ouvrira donc le 18 mai prochain, selon ce qui a été publié dernière dans les journaux. Elle y sera accusée notamment de violation d’une loi birmane qui a pour but principal de protéger l’État des « dangers émanant d’éléments subversifs ». Déjà, les médias proches de la junte militaire ont organisé une campagne de dénigremet d'Aung San Suu Kyi.

Je trouve un peu bizarre que cet homme se soit introduit chez Aung San Suu Kyi alors que la junte birmane se devait de faire un procès à Aung San Suu Kyi et que les militaires retardaient ce moment car Mme Suu Kyi n’avait commis aucun crime ni violé aucune loi depuis 2003. Cette invasion du domicile d’Aung San Suu Kyi, alors qu’il lui était interdit de recevoir des visites tombe à point pour la junte birmane, qui dispose désormais d’un motif pour la poursuivre.

Anaïs CHABOT

11 mai 2009

Celui qui dit tout haut ce qu’on pense tout bas: La pression vécue par les joueurs du CH


Je suis contente que Georges Laraque se soit prononcé sur ce que veut dire le mot «pression». Les joueurs de hockey vivent la pression des médias; évidemment, mais, comment dire... le salaire apaise ce genre d’inconvénients. Imaginez ceux qui doivent travailler et vivre la pression du même coup, jour après jour, pour démerder leur famille. Ça, c’est la vraie pression, et c’est ce que Laraque tente de nous faire comprendre:

«Pour moi, personnellement, la pression ce sont des familles qui travaillent de 9 à 5 et qui doivent se trouver une deuxième ou une troisième job pour pouvoir nourrir leur famille.»

Vous êtes surement daccord pour dire que ces joueurs du CH doivent bien vivre la pression pour «travailler», ce qui est complètement différent de la pression que vivent une bonne partie de la population. Disons que la pression socialement réelle (financière, professionnelle, familiale etc.) concerne beaucoup plus de gens que cette pression médiatique. Je ne veux pas imaginer ce que le père de famille qui a des bouches à nourrir et des dettes avec ses deux emplois dirait à un joueur du Tricolore qui se plaint de son image dans les médias. Il n’a surement pas le temps de s’en préoccuper, et c’est peut-être mieux ainsi. Prise de conscience trop brutale quant à moi.

Laraque représente bien l’attitude qu’il faut adopter lorsque ces mauvais coups font la nouvelle. Et il n’a pas été à l’abris de sa visibilité dans les journaux cette saison-ci. Laraque fait comprendre que tout ce qui est dit à son sujet ne sert qu’à faire vendre davantage la copie ou augmenter les cotes d’écoute. À son avis, les joueurs ne savent pas ce que veut dire le mot pression. Moi je dirais plutôt qu’ils l’interprêtent sans considération pour toutes les industries qui grouillent autour du hockey, surtout celle des médias.

Ce n’est pas un secret pour personne: le hockey est notre sport national. L’intérêt du public est là, et c’est dans l’intérêt des joueurs de vivre cette pression autrement. À moins que les motifs de la nouvelle ne soient pas uniquement reliés à la performance des joueurs (!). Là, je comprends cette pression que les joueurs doivent ressentir, mais ils l’ont provoqué...et ils savent qu’en jouant à Montréal, les conditions sont plus contraignantes. Le hockey fait vendre, et les joueurs sont exposés à ce profit malgré eux.

«Moi, je m'amuse avec ça. C'est une game le hockey et il y a des choses beaucoup plus importantes dans la vie. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent.» Une attitude réconfortante de la part d’un joueur qui investi ses énergies dans d’autres choses que le hockey. Malgré ses questionnements face à l’avenir du CH, son ATTITUDE mérite notre attention.

Laraque est allé rencontrer ces jeunes dans une école secondaire de Montréal pour leur donner une bonne tape dans le dos. Voici un bel exemple d’humilité et un beau modèle d’inspiration pour des jeunes de minorités visibles et de milieux défavorisés.

Ces jeunes, je souhaite qu’il réalise que la pression, elle se vit sous plusieurs formes, mais elle n’est pas insurmontable si on a rien à se reprocher.

Josianne DESJARDINS

8 mai 2009

Plus de phoque en Europe

Ça y est. Ça faisait un bout de temps qu'on en parlait. Le parlement européen a décidé d’interdire la vente des produits du phoque canadiens dans toute l’Union européenne. Sous le principe que la chasse aux phoques est cruelle. Il faut dire que les associations contre la cruauté faite aux animaux ont fait des campagnes efficaces depuis certaines années, en nous montrant notamment des images choisies, assez troublantes, de la chasse aux phoques. Ce que je trouve injuste cependant est le fait qu’à chaque année, on montre des photos de petits bébés phoques trop mignons, en s’insurgeant sur le sort horrible que les chasseurs canadiens leur réservent. Mais ces associations omettent souvent de dire que la chasse aux blanchons, ces bébés phoques âgés de 10 à 14 jours, est interdite au Canada depuis 1987 !



La chasse aux phoques génère près de 12 millions de dollars canadiens en revenu chaque année. 2,4 millions proviennent du marché européen. Cette interdiction n'aura donc pas comme conséquence l'arrêt total de la chasse, mais privera certaines régions côtières du Canada (on pense ici aux Îles-de-la-Madeleine ou à Terre-Neuve) de près de 35% de leurs revenus. Près de 6 000 familles dépendent de cette chasse au Canada.

Les autorités européennes tentent donc de dénoncer ici la cruauté de la chasse aux phoques, tandis que le gouvernement canadien affirme que cette chasse n’est pas plus cruelle que n’importe quelle autre forme de chasse ou d’abattage. Est-ce que la chasse aux phoques est plus cruelle que le gavage des oies en Europe ? Certaines personnes au Canada ont même avancé l'idée de boycotter le foie gras français en guise de représailles. Contrairement à ce qu'affirme Brigitte Bardot et les autres militants, le phoque est loin d'être une espèce menacée ... les phoques seraient même en surpopulation dans les eaux canadiennes. Et certains affirment même que si on les laisse se reproduire (et qu'on cess donc la chasse), ils seront si nombreux que le stock de poissons canadien pourrait être réduit de façon dramatique.

Ce matin, Radio-Canada annonçait ce matin en exclusivité que certains députés européens affirmaient avoir subi une telle pression de la part des regroupements extrémistes pro-animaux qu’ils ont décidé, moins d’un mois avant les élections européennes, de voter pour cette interdiction, même s’ils étaient contre. Certains ont eu peur de ne pas être réélu en juin prochain.

Le gouvernement canadien réussira-t-il à convaincre le parlement européen de revenir sur sa décision ? On sait le Canada et l'Union européenne négocient présentement afin d'en arriver éventuellement à un traité de libre-échange. Le gouvernement canadien à affirmé vouloir contester la décision européenne devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Une histoire à suivre ...

Anaïs CHABOT


6 mai 2009

La mode des écoles hassidiques clandestines

Quelques 20 jeunes hommes fréquentent la yeschiva Or Menachem - ou Arbre de vie de Napierville, une école hassidique non-reconnue par le ministère de l’éducation et qui accueille des élèves aux prises de difficultés d’apprentissage, de troubles comportementaux ou encore de problèmes de famille. Une école qui ressemble plutôt à un centre d’accueil, puisque le programme que suivent les pensionnaires est bien particulier. Le temps est divisé comme suit: 60% d’études religieuses et de prières et à 40% de cours de base, d’activités récréatives et de repas. Une institution qui déroge complètement du système d’éducation québécois. Et même si l’école contrevient à la loi, La Presse rapporte qu’aucune sanction n’a été infligée à cette supposée école.

Les parents désireux d’envoyer leur progéniture à ce “lieu” (appelons-le ainsi)appartiennent à la communauté Loubavitch, formant moins de 2000 personnes à Montréal. Pierre Anctil, un spécialiste des hassidiques et professeur à l’Université d’Ottawa précise qu’il s’agit de la communauté hassidim qui est généralement la plus ouverte sur l’extérieur. Difficile à croire lorsqu’on apprend que des parents dépensent 10 000$ par année pour que leur fils reprenne le droit chemin selon des règles strictes, à l’extérieur du monde montréalais turbulant. Selon l’avis de monsieur Anctil, il faut comprendre que ces gens doivent se conformer à un impératif de pratique religieuse intense, ce qui explique que les jeunes hassidiques ne peuvent fréquenter l’école publique. Et force majeure de comprendre aussi, je suppose, qu’il est hors de question que ces jeunes en difficultés puissent se redresser parmi d’autres élèves qui ne pratiquent pas la même religion.

Je n’ai pas l’intention de dénigrer l’oeuvre des fondateurs de l’Or Menachem, le rabbin Yehuda Dahan et sa femme. Il s’agit sans doute d’une brillante idée puisque les parents sont bien contents de connaître cet endroit, et même les jeunes y trouvent leur compte. C’est un lieu de transition où ils peuvent se retrouver, mieux s’entraider...ils n’ont pas l’air malheureux, même si les règles sont sévères: pas de sorties, pas de musique, pas de cellulaire, pas de magazine. Le taux de satisfaction est exemplaire aussi: les parents n’ont que d’éloges à adresser à cette école qui a visiblement changé leur vie de famille. Il reste que ce n’est pas une école, et ça me dérange.

Selon les dires du rabbin, ce n’est pas la volonté qui manque pour obtenir un permis. Il souhaite répondre aux exigences du ministère, mais le financement semble être son principal problème. Le rabbin indique que les sources de revenus proviennent essentiellement des dons, ce qui est insuffisant pour se procurer le permis dont il est question. Pourquoi afficher l’Or Menachem comme une école alors qu’elle n’en est pas une? Ne serait-il pas plus respectable et légal (!) de poursuivre les activités du lieu sans lui donner le titre d’école? Bien qu’il soit possible -et fortement conseillé par le ministère- que les pensionnaires fréquentent aussi une école, est-ce le rabbin s’assure que ces jeunes reçoivent une éducation conforme? «La yeschiva Or Menachem, là où votre fils réussira» apparaissant sur le site Internet du lieu et les annonces publiées pour trouver un tuteur de français et de mathématiques apportent une bonne partie de la réponse.

Une parmi tant d’autres

Le Devoir a fait le point sur ces écoles qui reviennent dans l’actualité pour leur contrevenance à la loi sur l’instruction publique. L’academie juive orthodoxe Yeschiva Toras Mosche est l’une des trois écoles accusées par le Ministère pour des motifs semblables et récurrents: pas de permis, pas assez d’heures accordées aux disciplines autres que religieuses et refus de se soumettre au contenu pédagogique exigé. À propos de ce contenu, j’ai de la difficulté à imaginer comment ces écoles pourraient accepter les manuels standards qui présentent des informations ou des images qui contredisent les récits bibliques ...mais il s’agit là d’un autre débat. La ministre de l’éducation, Mme Courchesne, accorde un délai jusqu’au mois de septembre prochain pour que les écoles juives orthodoxes illégales. Je ne sais pas si cette mesure sera réellement efficace, surtout en lisant ceci: «Qu'on nous permette un doute: dans un dossier aussi délicat que celui des écoles juives, la crainte de froisser mène à la paralysie politique. À force de menaces jamais mises à exécution, l'engourdissement du ministère de l'Éducation est devenu risible.»

Il ne reste qu’à patienter jusqu’à septembre pour voir s’il s’agit encore d’un avertissement parmi tant d’autres.

Josianne DESJARDINS

5 mai 2009

Le troc : la solution à la crise ?

Face à la crise économique, le troc semble s’imposer comme une solution gagnant-gagnant. Cette « monnaie alternative » trouve des adeptes à travers le monde et s’adapte à tous les problèmes. Nous sommes plutôt familier au troc entre particuliers, mais le troc entre entreprises reste peu connu. Pourtant, ce « système D » est très populaire et les utilisateurs font souvent preuve d’une grande imagination pour combler leurs besoins.

Un article du Devoir, publié le 25 avril dernier, donnait l’exemple d’un dentiste montréalais qui pratique régulièrement le troc avec ses clients depuis 1995. «J'ai troqué 4000 briques anciennes afin de rénover la maison. J'ai aussi troqué l'aménagement paysager dans la cour, un vieux poêle à bois et même des poulets et des légumes.» Il précise que cette « rémunération atypique » représente 3 à 5 % de son chiffre d’affaire annuel.

Troquer en temps de crise n’est un phénomène nouveau. Déjà en 2002, alors que l’Argentine faisait face à une grave crise économique, pour beaucoup, le troc était apparu comme LA solution pour survivre. À l’époque, certains maires argentins avaient même été jusqu’à légaliser le remboursement d’impôt en échange de services divers. Ainsi, un mécanicien endetté avait pu rembourser sa dette en échange de travaux de réparation de voiture.

Si ces trocs paraissent anecdotiques à première vue, certains vont plus loin, et rêvent même de remplacer notre système capitaliste par ces échanges. En octobre dernier, German Sterligov, un homme d’affaire russe a crée le CARM – le Centre anticrise de règlement et de marchandises. Davantage localisé en Russie et en Asie, le réseau, qui agit comme « bourses du troc », permet aux partenaires d’échanger tout contre n’importe quoi : du béton contre des appartements ou des tracteurs contre du blé! http://fr.artc-alisa.ru/


Bien que très pratique ponctuellement, il me paraît difficile d’instaurer cette solution dans notre système. Sans aller jusqu’à refonder notre système d’échange international sur le troc, cette solution me semble tout à fait valable à petite échelle surtout lorsque les banques, sources de financements traditionnelles, sont particulièrement craintives.

Camille Gaior

2 mai 2009

En qui peut-on encore avoir confiance ?

Cette question, je me suis la suie posée plus d’une fois dans ma vie, mais en ce moment, cette interrogation me taraude l’esprit à chaque bulletin de nouvelles. Il faut dire que les trahisons politiques, économiques ou encore financières font les manchettes quotidiennement. Ce qui me m’occupe l’esprit, ce sont surtout les conséquences sur les « petites gens » qui ne semblent préoccuper personne. En ces temps de crises, c’est plutôt un sauve qui peut général et « chacun pour sa peau ». Il semble donc qu’on ne puisse compter que sur soi-même.
Tout a commencé au début de la crise économique et à la découverte de l’arnaque financière du new-yorkais Bernard Madoff. Ensuite les faits se sont enchaînés et les situations se sont ressemblé : des entreprises en difficulté, des employés débauchés et des patrons qui adoptent la « sauve qui peut attitude » en empochant des indemnités insultantes. En politique, cette attitude semble également trouvée ces adeptes et pas besoin d’aller très loin. Gérald Tremblay, a récemment affirmé ne pas être au courant des agissements de la Société d’habitation et de développement de Montréal. Une ignorance douteuce, selon moi, pour le maire de la ville. Enfin aujourd’hui, une épidémie menace la planète, et nous devrons sans doute bientôt nous protéger de nos propres voisins pour ne pas être contaminé.
Dans des périodes difficiles de notre vie, on a tous besoin d’une quelqu’un sur qui compter. Ce qui me déçoit actuellement, c’est le nombre d’exemples d’actualité, qui nous démontre que solidarité et société ne riment probablement pas ensemble.
Camille GAIOR